« (En) Quête de l’info : quelle crédibilité ? » : c’’était le thème de la deuxième édition des Journées de la Presse Régionale (JPR), qui se sont tenues à Fort-de-France en Martinique du 7 au 11 novembre 2013 et où nous nous sommes rendues pour représenter le Club de la Presse Drôme-Ardèche avec Hélène Margaron, sa Vice-Présidente et la trésorière générale de l’UCP2F (Union des Clubs de la Presse de France et francophone).
Pression des pouvoirs, investigation, manque de moyens et accès aux sources, déontologie… nombreux sont les sujets qui ont été abordés, avec des journalistes et des communicants venus de différentes régions de l’Hexagone mais aussi de Belgique, de la Réunion, de la Guadeloupe, de la Guyane et de la République d’Haïti.
En tant que communicante dans une collectivité, l’atelier « communication en période électorale » animé par Jean-Paul Jouannelle, délégué général de l’association Contact Entreprises et ancien Directeur de Cabinet, a retenu mon attention.
« J’adore les campagnes électorales car ce sont des moments de vérité » a-t-il déclaré au début de son intervention. Et d’expliquer à une assistance attentive que, si les collectivités ne sont pas tenues de cesser de communiquer pendant cette période, elles ne doivent pas « être constitutives d’une propagande électorale en faveur des listes » (Mémento du ministère de l’Intérieur à l’usage des candidats des communes de 1000 habitants et plus).
Pour éviter les dérives dans ce sens, la jurisprudence a retenu quatre principes que tout bon directeur de Cabinet / de campagne / de communication est censé connaître et appliquer :
1. L’antériorité (l’élu doit pouvoir justifier du caractère habituel des événements organisés pendant la période),
2. La régularité (exemple : les publications de la mairie doivent avoir la même fréquence qu’avant)
3. L’identité (exemple : l’identité visuelle de la commune doit rester la même)
4. La neutralité (l’information ne doit pas être de nature à influencer les électeurs).
En bref, toute innovation, quelle qu’elle soit, est une prise de risque pour les élus… à eux de décider si le jeu en vaut la chandelle !
Le calendrier, lui aussi, importe : six mois avant l’échéance électorale, les dispositions réglementaires fixées par le Code électoral ne sont pas les mêmes que trois mois avant.
De même, la veille du scrutin, le « silence médiatique » est de rigueur afin de permettre la maturation du choix de l’électeur dans la sérénité et le jour du scrutin, aucun support ne doit être distribué pour ne pas altérer la liberté d’expression du citoyen. Enfin, les résultats ne peuvent être communiqués dans l’Hexagone avant la fermeture des bureaux de vote, ce qui a fait sourire un certain nombre de journalistes d’Outre-Mer au souvenir de quelques polémiques liées au décalage horaire avec le continent européen.
Enfin, tout en s’excusant de ce rappel, Jean-Paul Jouannelle a dressé la liste des sanctions encourues par le candidat sortant, qui vont de l’annulation pure et simple de l’élection à la prison ferme, en passant par l’intégration des dépenses municipales dans le compte de campagne, les amendes ou encore l’inéligibilité… une peine décidée par la Justice en fonction de l’écart de voix entre les listes, du respect du principe d’égalité, du coût des moyens mis en œuvre et de la bonne foi des candidats.
La question la plus importante est posée à la fin par une jeune femme dans l’assistance : qui scrute, note et contrôle les faits et gestes des candidats en cette période sensible ? Touché : c’est tout simplement leur opposition, et non les pouvoirs publics, qui peut dénoncer d’éventuelles irrégularités. Et s’il n’y a pas de plainte, « pa ni problem » !
Emilie Gay