Alors que les manifestations des gilets jaunes sont l’occasion de nombre d’agressions ou d’insultes de journalistes, la profession s’insurge et appelle à s’interroger sur le rôle de la presse dans l’espace démocratique. Céline Gonin, présidente du Club de la presse Drôme Ardèche, s’en est fait ici l’écho. Nos confrères s’interrogent également sur cette défiance qui ne date pas des dernières semaines…
La réflexion du sociologue Jean-Marie Charon à cet égard mérite de s’y arrêter. Il fait remonter ce clivage à 1995 lors des manifestions contre les réformes Juppé. Depuis, à de maintes reprises, les crispations parfois violentes et l’incompréhension se sont installées entre les médias et les groupes contestataires, estimant qu’ils sont stigmatisés et caricaturés par les journalistes.
L’extériorité sociale et la connivence avec les élites sont souvent dénoncées ici et là. Ces critiques à l’encontre des médias étant portées notamment par les courants d’extrême droite, mais aussi plus récemment par d’autres politiques y compris à l’extrême gauche. On les voit aussi parfois s’accompagner de manipulations et falsifications d’images et d’informations.
Dans un monde de plus en plus en tensions on ne peut que suivre le raisonnement de Jean-Marie Charon qui invite à toujours plus d’éducation aux médias. N’hésitons pas à expliquer notre métier, les conditions dans lesquelles nous travaillons, la situation économique difficile des médias… pour tenter de reconstruire un lien social avec des groupes qui se sentent exclus.
Le texte de jean-Marie Charon a été publié le 29 novembre sur le site The conversation. Je vous invite à le découvrir et à le partager.
Louisette Gouverne, vice-présidente du Club de la presse